Lettred'un Poilu analysée par Louisianne. Publié le 3 octobre 2012 par Professeur L. C'est une lettre écrite en 1915 par René Jacob envoyée à sa femme. Pour compléter cette lettre, ou plutôt pour répondre aux questions qu'il se pose, l'auteur utilise de nombreux ingrédients tels que des figures de style : - une accumulation qui sert Dislui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et Lettredu deuxième classe Georges Hardy, de Saint-Clément, à un oncle et une tante. demeurant à Sourdeval-la-Barre. Lettre autographe de 4 pages, rédigée au crayon à papier. Le soldat donne de ses nouvelles à son oncle et sa tante et relate sans ambages les. difficiles conditions d’existence sur le front champenois. Le 1er site d’information sur l’actualité. Retrouvez ici une info de la thématique Big Browser du 29 août 2013 sur le sujet CENSURE – Partantd’une lettre écrite dans les tranchées par Léon Rotival à sa femme le 11 janvier 1915, le récit s’achève sur un poème composé par le fils de l’auteur, Eytan, âgé de 10 ans, et lu par ce dernier à l’occasion de la commémoration de la grande guerre, le 11 Novembre 2017. Le refrain du poème : « nous gagnerons cette guerre », me touche particulièrement, car il LeLangage du Poilu 14-18 A à F : Vocabulaire-Lexique 14/18 G à P: Vocabulaire-Lexique 14/18 Q à Z: Vocabulaire-Lexique 14/18 Liens Généraux Guerre de 14-18. Quelques exemples ORGANISATION de FÊTES ANIMATIONS SPECTACLES VIENNE - Les Médiévales Passées VIENNE 2015 - 4è FÊTE MEDIEVALE VILLA KERYLOS - Fête Grecque BOURGES 2016 et Le Lettred'un poilu, Philipe Raton . Ma chère petite femme. Ma lettre de poilu (Ali) Condition de vie des Poilus. Lettre pour "Ma chère et tendre" Pour ma marraine. Lettre à Jeanne. Lettre de Pierre à sa fiancée . Jean écrit de la guerre. Lettre de poilu Phillipe Raton. Lettre à Marie. Lettre de poilu. Lettre de René. Lettre du poilu Louis. Lettre de poilu, Jean Ramin. Ma Lettreretrouvée coincée sous une poutre à l'occasion de travaux de rénovation dans une maison ancienne. Spring til sideindhold Hjem Samlinger Historier Login/Deltag CC BY-SA (åbner i nyt vindue) Del Hent Lettre d'un poilu à sa femme Letter from a poilu to his wife Lettre retrouvée coincée sous une poutre à l'occasion de travaux de rénovation dans une Cest devant une bonne affluence et la présence du corps des sapeurs-pompiers réunis par l’adjudant Christophe Grillot que Henoc Royer pour les anciens combattants lisait le message de l’UFAC. Lucien Roux adjoint au maire lisait une lettre de Léon Guilhot aux Merles adressée à son épouse le 12 juin 1915 montrant tout le drame Jai des collègues dont le projet d'EPI est la constitution d'un carnet où seront regroupées des lettres de guerre écrites par des élèves : lettre du grognard à sa femme, lettre du Poilu à sa femme, lettre de déporté à sa femme, lettre du soldat du futur dans la guerre du futur à sa femme (lien avec Star Wars je suppose), etc. vFEV. En ce centième anniversaire de l’armistice de 1918, le thème de la Première Guerre mondiale semblait incontournable. J’ai choisi de l’aborder en reproduisant ci-dessous la lettre d’un poilu, le soldat Charles Guinant. Régulièrement, je la donne à lire à mes jeunes élèves mexicains avec celle du résistant Guy Môquet, rendue célèbre par Sarkozy, quand je veux les sortir de leur apathie. L’effet est garanti et il arrive même qu’ils versent une larme. Vue d’ici, la guerre de 14-18 semble à des années-lumière, un page d’histoire lointaine et mal connue. Les étudiants prennent souvent ce récit cru et sans ambages comme une gifle. La dernière lettre du soldat Charles Guinant Verdun, Le 18 mars 1916, Ma chérie, Je t’écris pour te dire que je ne reviendrai pas de la guerre. S’il te plaît, ne pleure pas, sois forte. Le dernier assaut m’a coûté mon pied gauche et ma blessure s’est infectée. Les médecins disent qu’il ne me reste que quelques jours à vivre. Quand cette lettre te parviendra, je serai peut-être déjà mort. Je vais te raconter comment j’ai été blessé. Il y a trois jours, nos généraux nous ont ordonné d’attaquer. Ce fut une boucherie absolument inutile. Au début, nous étions vingt mille. Après avoir passé les barbelés, nous n’étions plus que quinze mille environ. C’est à ce moment-là que je fus touché. Un obus tomba pas très loin de moi et un morceau m’arracha le pied gauche. Je perdis connaissance et je ne me réveillai qu’un jour plus tard, dans une tente d’infirmerie. Plus tard, j’appris que parmi les vingt mille soldats qui étaient partis à l’assaut, seuls cinq mille avaient pu survivre grâce à un repli demandé par le Général Pétain. Dans ta dernière lettre, tu m’as dit que tu étais enceinte depuis ma permission d’il y a deux mois. Quand notre enfant naîtra, tu lui diras que son père est mort en héros pour la France. Et surtout, fais en sorte à ce qu’il n’aille jamais dans l’armée pour qu’il ne meure pas bêtement comme moi. Je t’aime, j’espère qu’on se reverra dans un autre monde, je te remercie pour tous les merveilleux moments que tu m’as fait passer, je t’aimerai toujours. Adieu Soldat Charles Guinant L’imminence de la mort Ce qui me frappe le plus dans cette lettre est l’apparente sérénité avec laquelle le soldat Guinant raconte les événements qui ont conduit à sa blessure et le condamnent à une mort imminente. Il sait qu’il n’a plus que quelques jours à vivre et va droit au but, sans fioriture, pour faire ses adieux à celle qu’il aime et à son enfant à naître. Près de deux années de combats épouvantables marqués par des pertes humaines considérables expliquent sans doute le courage dont il fait preuve. Dans un tel contexte, la perspective de sa propre mort ne pouvait être repoussée dans un coin de sa conscience. J’en profite pour reproduire ci-dessus une photo qui figurait dans l’un de mes livres d’histoire et qui illustre bien l’horreur de la guerre. Elle m’a toujours fasciné. L’objectif a figé le moment précis, durant l’assaut, où un fantassin français est stoppé net dans son élan par un projectile. Peut-être l’instant exact entre vie et trépas. En arrière-plan de ce décor apocalyptique, d’autres soldats courent entre les balles pour sauver leur peau qui ne vaut plus très cher. L’inéluctabilité de la mort Pour nous qui vivons en temps de paix et dans un environnement relativement sûr, la mort est loin d’être aussi omniprésente que dans les tranchées de 1914-1918. Il est plus facile d’oublier qu’elle nous attend au tournant et c’est ce que l’on s’efforce de faire généralement. Et pourtant, nous sommes tous en train de mourir. Chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de notre dernier souffle, quel que soit le temps qui nous en sépare. Si la mort n’est pas forcément imminente, elle n’en est pas moins inéluctable. Dans le cadre de la pratique bouddhiste, nous sommes invités à faire face à la perspective de notre propre mort. Pas par masochisme, mais parce que la prise de conscience du caractère éphémère de la vie peut nous aider à l’orienter de façon plus bénéfique. Vivre mieux pour mourir mieux, en quelque sorte. Puisse le soldat Charles Guinant avoir vécu ses derniers instants sereinement. Frédéric PS Si le thème de la Première Guerre mondiale vous intéresse, je vous recommande de consulter les carnets de guerre de Frédéric B. mon alter ego ? que des élèves du Lycée Clémence Royer de Fonsorbes ont retranscrits sous forme de blog. Une belle initiative qui permet de redonner vie à ce jeune homme parti au front à 18 ans. -35% Le deal à ne pas rater KRUPS Essential – Machine à café automatique avec broyeur à ... 299 € 459 € Voir le deal Le Forum Des Lecteurs Forum Livre Littérature générale classification par genres Culture générale 5 participantsAuteurMessageMargotPimousse cassisNombre de messages 2309Localisation Con Quijote perdida en la Mancha Date d'inscription 18/02/2005Sujet Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1236 Ils avaient 17 ou 25 ans. Se prénommaient Gaston, Louis, René. Ils étaient palfreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers ou bourgeois. Ils devienrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers...Voyageurs sans bagages, ils durent quitter leurs femmes et leurs enfants, et revêtir l'uniforme mal coupé, chaussures et godillots cloutés...Sur 8 millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de 4 millions subirent des blessures graves ...Mon avis touchant, bouleversant. Les soldats décrivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont à peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont été écrits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Brume crépusculaireMadame TotoroNombre de messages 521Age 43Localisation entre les rêves et l'écume des vaguesDate d'inscription 26/12/2005Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1545 Oui, je confirme, bouleversantes ces lettres ...Il y a quelques années j'avais bossé sur quelques lettres avec mes CM2 ... J'avoue que c'est une des seules leçon d'histoire qui l'ait intéressés ... j'avais choisi quelques lettres bien poignantes, deux d'entre elles les avaient interpellé l'épisode où les allemands tuent tous les blessés d'un hôpital et les infirmières et un autre où des soldats français sauvent des blessés allemands ... jujugStagiaire en bibliothèqueNombre de messages 57Localisation Saint Brice sous forêt 95Date d'inscription 01/02/2006Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Lun 1 Mai 2006 - 1548 Citation Les soldats décrivent le quotidien de la guerre avec un sang froid extraordinaire. Certaines descriptions sont à peine croyables. Je le conseille vraiment, ces mots ont été écrits dans la boue et l'horreur mais ils n'ont pas vieilli d'un jour. Je suis assez d'accord pour dire que cet ouvrage fait vivre largement mieux le thème de la guerre 14-18 que tout autre ouvrage historique, ou du moins qu'il est un préalable indispensable si l'on veut un minimum comprendre la période. D'ailleurs, je m'en sers systématiquement dès que j'aborde ce thème en contre parler de sang-froid dans ce cas me paraît inadapté la peur, le découragement, la lassitude, le désespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque témoignage, certains s'adressent vraiment à notre ressenti, et s'il s'agisait de rédaction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisés. Dans la même collection et sur un thème différent, il y a également '"paroles d'étoiles" témoignages cinquante ans après d'enfants juifs cachés pour éviter les rafles pendant la seconde guerre mondiale. Ce n'est pas du témoignage à chaud comme pour les poilus mais c'est émouvant également. jonkalakDouble daddyNombre de messages 2435Age 45Localisation Planet earthDate d'inscription 25/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Ven 17 Nov 2006 - 1552 Je n'ai pas lu ce livre mais une petite intervention pour vous parler d'un projet très intéressant autour de ces éditions Soleil et France Inter ont entrepris d'adapter ces lettres au format BD. 20 lettres parmis les plus intéressantes ont été sélectionnées et confiées à 20 auteurs contemporains de bande dessinées pour une mise en le résultat entre les mains et je ne manquerais pas de vous en parler quand je l'aurais en feuilletant un petit peu c'est déjà pas lettre est accompagnée d'un petit texte parlant de son auteur avec même des photos parfois. Suit la mise en tout est vendu 14€95 pour un album de 160 pages c'est pas si cher .Plus d'info ici avec en particulier la couverture et une planche. shenzyPrincesse aux petits de messages 3741Age 32Localisation somewhere over the rainbow...Date d'inscription 04/11/2004Sujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Mar 21 Nov 2006 - 2250 Je me disais bien qu'on en avait dejà parlé de poilus. Citation Par contre parler de sang-froid dans ce cas me paraît inadapté la peur, le découragement, la lassitude, le désespoir, l'horreur des combats transparaissent dans chaque témoignage, certains s'adressent vraiment à notre ressenti, et s'il s'agisait de rédaction de sang-froid, les textes seraient bien plus aseptisés Je suis tout a fait d'accord avec toi, je n'y ai pas ressenti "un sang" froid mais une realité exposé dans l'urgence. Un temoignage par moment qui ressemble a un dernier cri afin qu'on ne les oublie pas un peu comme les otages d'un avions qui ecrivent vite un dernier mot a leurs familles voyant le crash arriver a grand pas. Certains plien d'espoirs tentent de profiler un futur, d'autres n'y croient plus et puis l'expression de leurs douleurs, leurs desespoirs, leurs espoirs, et tout ce que la guerre a de plus horrible m'a profondement bouleversé. C'est d'autant plus difficile a imaginer que nous n'avons pas connu la guerre et notre connaissance est celle de film ou de peu comme dans le journal d'Anne Franck, ces lettres etant veridiques nous plongent dans ce qu'a du etre l'horreur de ces hommes et imaginer en plus leurs familles les lire et souffrir avec eux est encore plus avoir étudié la condition des femmes dans tous les temps et dans tous les pays, je suis arrivé à la conclusion qu'au lieu de leur dire bonjour, on devrait leur dire pardon"Alfred de Vigny Contenu sponsoriséSujet Re Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Parole de poilus - lettres et carnets du front 1914-1918 Page 1 sur 1 Sujets similaires» Paroles de poilus - Lettres et Carnets du front 1914-1918» Une aventure rocambolesque de..., de Manu Larcenet» Les carnets du Major Thomson de Pierre Daninos» Lettres anglaises - Olivier Barrot Bernard Rapp» Les lettres de mon moulin- Alphonse DaudetPermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumLe Forum Des Lecteurs Forum Livre Littérature générale classification par genres Culture généraleSauter vers » LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. » LA SENTENCE EST TOMBÉE JE VAIS ÊTRE FUSILLÉ POUR L’EXEMPLE, DEMAIN, AVEC SIX DE MES CAMARADES, POUR REFUS D’OBTEMPÉRER. Le 30 mai 1917 Léonie chérie, J’ai confié cette dernière lettre à des mains amies en espérant qu’elle t’arrive un jour afin que tu saches la vérité et parce que je veux aujourd’hui témoigner de l’horreur de cette guerre. Quand nous sommes arrivés ici, la plaine était magnifique. Aujourd’hui, les rives de l’Aisne ressemblent au pays de la mort. La terre est bouleversée, brûlée. Le paysage n’est plus que champ de ruines. Nous sommes dans les tranchées de première ligne. En plus des balles, des bombes, des barbelés, c’est la guerre des mines avec la perspective de sauter à tout moment. Nous sommes sales, nos frusques sont en lambeaux. Nous pataugeons dans la boue, une boue de glaise, épaisse, collante dont il est impossible de se débarrasser. Les tranchées s’écroulent sous les obus et mettent à jour des corps, des ossements et des crânes, l’odeur est pestilentielle. Tout manque l’eau, les latrines, la soupe. Nous sommes mal ravitaillés, la galetouse est bien vide ! Un seul repas de nuit et qui arrive froid à cause de la longueur des boyaux à parcourir. Nous n’avons même plus de sèches pour nous réconforter parfois encore un peu de jus et une rasade de casse-pattes pour nous réchauffer. Nous partons au combat l’épingle à chapeau au fusil. Il est difficile de se mouvoir, coiffés d’un casque en tôle d’acier lourd et incommode mais qui protège des ricochets et encombrés de tout l’attirail contre les gaz asphyxiants. Nous avons participé à des offensives à outrance qui ont toutes échoué sur des montagnes de cadavres. Ces incessants combats nous ont laissé exténués et désespérés. Les malheureux estropiés que le monde va regarder d’un air dédaigneux à leur retour, auront-ils seulement droit à la petite croix de guerre pour les dédommager d’un bras, d’une jambe en moins ? Cette guerre nous apparaît à tous comme une infâme et inutile boucherie. Le 16 avril, le général Nivelle a lancé une nouvelle attaque au Chemin des Dames. Ce fut un échec, un désastre ! Partout des morts ! Lorsque j’avançais les sentiments n’existaient plus, la peur, l’amour, plus rien n’avait de sens. Il importait juste d’aller de l’avant, de courir, de tirer et partout les soldats tombaient en hurlant de douleur. Les pentes d’accès boisées, étaient rudes .Perdu dans le brouillard, le fusil à l’épaule j’errais, la sueur dégoulinant dans mon dos. Le champ de bataille me donnait la nausée. Un vrai charnier s’étendait à mes pieds. J’ai descendu la butte en enjambant les corps désarticulés, une haine terrible s’emparant de moi. Cet assaut a semé le trouble chez tous les poilus et forcé notre désillusion. Depuis, on ne supporte plus les sacrifices inutiles, les mensonges de l’état major. Tous les combattants désespèrent de l’existence, beaucoup ont déserté et personne ne veut plus marcher. Des tracts circulent pour nous inciter à déposer les armes. La semaine dernière, le régiment entier n’a pas voulu sortir une nouvelle fois de la tranchée, nous avons refusé de continuer à attaquer mais pas de défendre. Alors, nos officiers ont été chargés de nous juger. J’ai été condamné à passer en conseil de guerre exceptionnel, sans aucun recours possible. La sentence est tombée je vais être fusillé pour l’exemple, demain, avec six de mes camarades, pour refus d’obtempérer. En nous exécutant, nos supérieurs ont pour objectif d’aider les combattants à retrouver le goût de l’obéissance, je ne crois pas qu’ils y parviendront. Comprendras-tu Léonie chérie que je ne suis pas coupable mais victime d’une justice expéditive ? Je vais finir dans la fosse commune des morts honteux, oubliés de l’histoire. Je ne mourrai pas au front mais les yeux bandés, à l’aube, agenouillé devant le peloton d’exécution. Je regrette tant ma Léonie la douleur et la honte que ma triste fin va t’infliger. C’est si difficile de savoir que je ne te reverrai plus et que ma fille grandira sans moi. Concevoir cette enfant avant mon départ au combat était une si douce et si jolie folie mais aujourd’hui, vous laisser seules toutes les deux me brise le cœur. Je vous demande pardon mes anges de vous abandonner. Promets-moi mon amour de taire à ma petite Jeanne les circonstances exactes de ma disparition. Dis-lui que son père est tombé en héros sur le champ de bataille, parle-lui de la bravoure et la vaillance des soldats et si un jour, la mémoire des poilus fusillés pour l’exemple est réhabilitée, mais je n’y crois guère, alors seulement, et si tu le juges nécessaire, montre-lui cette lettre. Ne doutez jamais toutes les deux de mon honneur et de mon courage car la France nous a trahi et la France va nous sacrifier. Promets-moi aussi ma douce Léonie, lorsque le temps aura lissé ta douleur, de ne pas renoncer à être heureuse, de continuer à sourire à la vie, ma mort sera ainsi moins cruelle. Je vous souhaite à toutes les deux, mes petites femmes, tout le bonheur que vous méritez et que je ne pourrai pas vous donner. Je vous embrasse, le cœur au bord des larmes. Vos merveilleux visages, gravés dans ma mémoire, seront mon dernier réconfort avant la fin. Eugène, ton mari qui t’aime tant. source